D’autres projets nous font avancer dans notre parcours, c’est le cas de ceux à l’étranger. Pour bien comprendre mon approche il faudra lire Elias Canetti. Cet écrivain Austro-Hongrois de l’ancien empire qui vivait beaucoup à Vienne disait de cette ville qu’elle était différente de toutes les autres villes d’Europe car on y entendait beaucoup de langues et que chaque journée sans entendre une dizaine de langues différentes était une journée perdue. Je pense comme lui, j’ai si soif de curiosité, si faim d’aventures à l’étrangers que je n’arrive pas rester en place ! Cette force intérieure, cette impatience, cette curiosité nous ont permis de réaliser des bâtiments à l’international. A mes 26 ans, nous avions gagné un concours à Berlin où toutes les stars de l’époque étaient présentes. Cette expérience et ce milieu nous a fait avancer.
Enfin, il y a les bâtiments emblématiques comme le théâtre au Brésil. En réalité, cette construction est l’issu d’un dîner bien arrosé -rires-. Ensembles avec mes amis nous avons créé un festival de musiques et développé un réel projet qui a changé ma vie car j’ai dû y rester quelques mois dans la solitude Bahianaise pour le terminer et le rendre extraordinaire avec les moyens du bord.
Ce sont les trois axes de mes projets qui me rendent heureux.
En 2016 vous avez inauguré la Valentiny Foundation. Pouvez-vous nous en parler ?
C’est mon ancienne école. Il s’agit d’un bâtiment trompe l’œil, si grand à l’intérieur et paraissant pourtant si petit à l’extérieur. Pour l’esthétisme, j’ai fait le choix de construire autour du bâtiment existant. A chaque fois que vous voyez un retrait dans la forme organique, c’est qu’un arbre était présent. Ce phénomène influence votre vue et vous donne l’illusion que la bâtisse est petite.
Pour l’histoire, lorsque j’étais conseillé au DAM (Deutsches Architektur Museum), je me chargeais de trouver l’héritage des anciens architectes. Des dessins, des maquettes, de véritables merveilles datant de 300 ou 400 ans disparaissaient dans les archives… Et là je me suis demandé « mais qu’est-ce que tu vas faire de tes dessins ? ». Même si vous ne faites que 3 ou 4 dessins par jour, multipliez ça durant 40 ans, ajoutez ceux de mon enfance, on arrive à 50 ans de dessins… Alors j’ai créé, en bonne entende avec ma Commune de Schengen, la « VALENTINY foundation »
Honnêtement, on souhaitait réaliser une collaboration avec l’Université du Luxembourg mais le changement de politique a entraîné un développement différent. Finalement, on s’occupe de tout, on organise, on promeut, on aide la jeunesse, on agrémente le tourisme. C’est mon frère Fernand qui s’occupe désormais de la Valentiny Foundation. Comme le bâtiment est grand et qu’on doit couvrir les frais, on loue des espaces pour les artistes, pour des conférences, des caterings.
Nous avons eu la chance de créer dans notre village, les écoles, l’auberge de Jeunesse, une infrastructure culturelle, prônant l’art, la biodiversité, l’esprit viticole et tout ce qui a attrait à la nature. Nous voulions faire un village qui fonctionne et qui reflète une vie meilleure et en fin de compte, nous ne pourrons pas nous arrêter à mi-chemin. Même après 40 ans de travail je dois continuer à travailler et à évoluer. Un problème bien sûr mais une chance exceptionnelle à la fois.