Sa formation s’est ancrée dans une période marquée par le développement d’une société de la communication par l’image sur internet. "Nous avons la chance de pouvoir partager nos expériences rapidement et facilement aujourd’hui. Cela nous permet de suivre les travaux de nombreux grand nom de l’architecture." Et si les parutions de Zaha Hadid, le couple De Portzamparc, Jean Nouvel, Richard Meier, Santiago Calatrava, font partis de sa bibliothèque, c’est auprès de Jim Clemes et de ses collaborateurs qu’il trouvera "l’Atelier où les idées se matérialisent".
Considérer l’impact de l’architecture d’aujourd’hui pour demain
A la question dans quelle époque aurait-il souhaité exercer, la réponse est formelle : la sienne. Certes, Mathieu a toujours été subjugué par la beauté architecturale de l’acropole. « Aujourd’hui, nous serions à peine capables de le reconstruire car la technicité du dessin, les proportions et le rééquilibrage des perspectives sont extraordinaires » affirme-t-il. Pour autant, il préfère la complexité du XXe siècle et tout ce qu’elle impose, notamment les problématiques environnementales. « Cela nous pousse à nous repenser, à entrer dans un véritable processus de recherche en considérant l’impact de notre architecture d’aujourd’hui sur nos lendemains immédiats ». Et à ces interrogations sur le changement climatique, l’associé de Jim Clemes Associates promeut la rénovation. "Nous ne pouvons plus vivre dans une société de la reconstruction systématique. Nous vivons dans des villes dont l’héritage architecturale mérite d’être mis en valeur mais cela nécessite à la base de l’architecture une prise en compte de l’adaptabilité des espaces aux usages présents et à venir."
L’importance d’allier la fonctionnalité à l’esthétique.
"Vous savez dans le mot ‘’architecture’’, il y a le mot ‘’art’’ auquel il faut associer le fait d’en vivre et de faire vivre", ainsi se résumerait la façon de travailler de l’architecte. Par ailleurs, si pour lui, chaque projet est un coup de cœur unique, il garde en mémoire la rénovation de la Villa Lamort sur le Boulevard Royal à Luxembourg à qui il souhaite "l’éternité". Une chance inestimée de remettre en valeur la villa en respectant les codes esthétiques. Aussi, aime-t-il à mentionner le château d’eau de Gasperich pour lequel il a collaboré aux côtés de Jim Clemes lui-même, d’Ingbert Schilz et de l’artiste Nico Thurm et dont il a eu la "fierté d`être responsable du suivi de chantier". Marier la fonction d’un ouvrage technique à l’esthétique pour à la foi être un marqueur de la ville mais en même temps porter l’attention du public sur la valeur unique de l’eau potable qu’il contient était pour lui une expérience parfaitement en phase avec la philosophie de Jim Clemes Associates pour une architecture responsable.