Pour la pérennisation des projets
« Il y a des projets qui marquent et qui restent telle la Madelaine de Proust » dit-elle avec conviction. Il s’agit de ceux où il existe une parfaite entente avec le maître d’ouvrage mais surtout ceux qui vivent au-delà du temps. Car l’architecture traite à la fois l’espace bâti mais également le non-bâti. Aussi fait-elle référence à sa crainte, « comment l’architecture peut-elle être aussi éphémère ? » soulève-t-elle. Et de continuer « On pense qu’on construire pour des centaines d’années mais les projets disparaissent pour des structures plus élevées ou par des tragédies comme les tours de New York». Pour autant, Fabeck Architectes rebondit toujours.
L’art de s’inscrire dans la postérité
Exit les tendances en vogue du moment, la ligne directrice de Fabeck Architectes est de créer des projets durables tel le bâtiment entièrement vitré Natixis Banque Populaire à Kirchberg-Luxembourg. « 20 ans après, il n’a pas pris une ride. La technicité évolue mais je pourrais vous montrer tous nos projets sans devoir en cacher l’un ou l’autre parce qu’il est passé de mode. Je crois que c’est ça qui est important », dit-elle avec fierté.
Concernant les codes couleurs, le cœur de Tatiana vibre pour la sobriété du noir sans pour autant exclure les autres. Chaque projet se définit par le contexte géographique, les contraintes urbanistiques, le programme d’un maître d’ouvrage et l’utilisation rationnelle de matériaux. Citons la chaux, l’acier et le bois qui sont naturels plutôt que le placoplâtre : « j’aime le vrai, ce qu’on peut toucher, sentir et ce, même olfactivement. Il y a beaucoup de choses qui touchent nos sens sans qu’on se rende compte et ça nous met à l’aise ». Une architecture réelle qui traverse le temps, en somme.
Crédit photo:Patricia Pitsch